Lettre aux adhérents et sympathisants du Nouveau Centre
de Loir-et-Cher
Chers Amis,
Les prochains mois vont être déterminants pour l'avenir de notre pays. Avec vous qui êtes engagés fidèlement et activement au sein de notre famille politique, j'ai cru utile de partager mes réflexions sur l'élection présidentielle de 2012.
Les crises successives que connaissent les pays industrialisés depuis 2008 dont celle que nous traversons actuellement concernant la dette souveraine des états de l'Union européenne sont l'expression d'un changement de cycle. Nous sommes entrés désormais dans une ère nouvelle, où l'essentiel du pouvoir économique, financier, démographique et donc politique, se trouvant dans les pays émergents, le monde occidental et particulièrement l'Europe ne sont désormais plus « le centre du monde » mais bien des régions périphériques.
La France ne peut s'extraire du monde qui l'entoure. La déstabilisation de la zone « Euro », le poids de la dette, de la dépense publique et des prélèvements obligatoires dans notre pays, nous imposent des choix difficiles mais indispensables. Il nous faut collectivement repenser et refonder notre modèle social.
Le contexte politique qui ouvre la « séquence » présidentielle de l'an prochain est donc particulièrement incertain.
En outre, d'un point de vue strictement national, le dernier Président de la République socialiste - qui fut aussi le premier sous la Vème République - a quitté le pouvoir depuis 17 années et notre majorité de droite et du centre gouverne depuis 10 ans. Au-delà des débats sur le bilan de notre action et des appréciations quant à la personnalité du chef de l'État, certains de nos concitoyens expriment le souhait d'une alternance qu'ils jugent naturelle et inscrite dans l'ordre démocratique des choses.
C'est dans ce contexte et en ces termes que se pose à nous, centristes, la question de l'élection présidentielle et ceci, sans tenir compte, à ce stade de la réflexion, des personnalités des candidats déjà investis ou à se déclarer, élément qui n'est bien évidemment pas sans importance. Dès lors, quel est l'enjeu pour le Nouveau Centre et plus largement pour les centristes ? Tout simplement celui de son existence en tant que force politique, courant et famille de pensée.
Le Centre appartient à l'histoire politique et sociale de la France. Ses valeurs, ses idées, ses hommes et ses femmes ont - de tout temps - apporté une contribution essentielle à la construction de l'édifice national et européen.
Notre existence et l'avenir de notre formation politique du Nouveau Centre, héritière de l'UDF est-elle suspendue à la présence d'un candidat issu de nos rangs au premier tour de l'élection présidentielle ? Ma réponse, à la lumière du contexte économique et géopolitique international et politique national est clairement : non !
Une candidature du président du Nouveau Centre serait à mes yeux inutile et même dangereuse, pour notre famille politique et pour la majorité présidentielle. Ni les analyses de stratégie politique en termes d'occupation d'un hypothétique « espace électoral », ni l'axiome tout relatif qui considère qu'un parti politique n'ayant pas de candidat à l'élection présidentielle est voué à disparaître, ne s'appliquent à la prochaine élection présidentielle - qui ne ressemblera à aucune autre.
Mon jugement ne porte en rien sur la personnalité ou les capacités de ce possible candidat. Elle fait - y compris - abstraction du fait que deux de nos responsables politiques du Nouveau Centre, sont membres du Gouvernement et que lui-même l'a été comme ministre de la Défense, pendant trois années.
Quelque soit le score que pourrait espérer le candidat qui porterait les couleurs centristes, nous ne serons pas en capacité de peser sur le second tour. Pis, toute faiblesse nous disqualifie pour les élections législatives qui ont lieu cinq semaines après. Dans cette hypothèse, notre projet, nos idées ne seraient ni entendus ni audibles. Or, c'est bien cela qui est au cœur de notre engagement et qui doit - seul - nous guider.
Nous n'existerons demain et le Centre ne pourra représenter une offre politique crédible que si nous sommes en capacité de peser sur la candidature naturelle du chef de l'État à sa propre succession, de peser sur le projet qu'il portera, de peser dans son organisation et son équipe de campagne.
Chers amis, comme beaucoup d'entre-vous, j'ai, en 2007, fait la campagne de François Bayrou et je ne regrette rien de celle-ci, jusqu'au soir du premier tour. Comme la plupart d'entre-vous j'ai très mal vécu l'entre-deux tours et comme la plupart d'entre-vous, j'ai naturellement voté pour Nicolas Sarkozy au second tour.
Le bilan réformateur de notre majorité présidentielle depuis quatre ans n'est pas contestable. Même si les parlementaires centristes auraient aimé être mieux entendus, ou entendus plutôt, par exemple sur la suppression du bouclier fiscal ou la taxation des hauts revenus comme élément de justice fiscale, nous sommes solidaires et co-responsables de l'action conduite par les gouvernements de François Fillon depuis 2007.
Nous avons d'ailleurs, à ce titre, toujours été fidèles au contrat de majorité négocié et conclu avec le Président de la République et l'UMP en 2007. Partenaire loyal et libre, le Nouveau Centre a bel et bien été le second pôle de la majorité et souvent son facteur d'équilibre.
Pendant cette mandature et singulièrement face aux crises de ces trois dernières années, le chef de l'État a démontré de grandes capacités d'action, un véritable leadership international et une vision de l'Europe et du rôle international de la France. Cette action, ces qualités développées par Nicolas Sarkozy, ne sont d'ailleurs pas contestées par l'opposition.
Dans un monde qui bouge sans cesse, dans une société en proie à l'incertitude, nous avons besoin de rassembler nos concitoyens. Nous avons besoin de les rassurer sur notre propre capacité de rassemblement, condition de notre action dans la durée.
Pour ma part, c'est donc en conscience et en responsabilité que je soutiendrai Nicolas Sarkozy, candidat naturel de rassemblement de la droite et du centre, dès le premier tour de l'élection présidentielle de 2012.
Vous le voyez, loin d'un « ralliement de circonstance », ma démarche est le fruit de la réflexion, de l'analyse, sans enthousiasme béat, sans renoncement mais avec détermination et la conviction forte d'être utile à mon pays et à ma famille politique.
Je vous suis d'ores et déjà reconnaissant d'avoir pris le temps de me lire et apprécierai de connaître vos propres réflexions et appréciations sur ce sujet. Nous aurons, bien sûr l’occasion d’échanger sur celui-ci dans les prochains mois.