Le débat que j'ai engagé - comme seul représentant de l'opposition municipale de Vendôme - lundi soir au conseil de communauté du Pays de Vendôme portait une fois de plus sur le projet de réhabilitation de l'ancien cinéma.
Le titre de ce billet aurait pu être "culture et dépendance."
Il est en effet le symbole d'une politique culturelle au service de quelques-uns pour laquelle Catherine Lockhart et les socialistes portent une responsabilité de plus en plus lourde au regard de la situation économique et budgétaire de notre Vendômois et des futures évolutions intercommunales. Cette politique est injuste, elle est de plus préjudiciable pour l'avenir.
La vérité des faits.
Qu'on en juge par les faits et les chiffres. Quoi que puisse en dire l'actuelle municipalité, cet équipement est pour l'essentiel une salle des musiques actuelles, réalisée "sur mesure" pour l'association Figures Libres qui dispose déjà d'une délégation de service public - véritable "poule aux oeufs d'or" pour l'organisation du festival des Rockomotives. Et quelque soit l'habillage légal de la mise en concurrence à travers l'appel à concurrence pour une future nouvelle délégation de service public, c'est bien l'association Figures Libres qui aura la gestion exclusive de l'ancien cinéma.
Le reste, "la mutualisation de l'équipement avec le service de la jeunesse" ou "la possibilité pour d'autres acteurs culturels assocatifs de Vendôme et du Vendômois de disposer d'un équipement culturel indispensable" (dixit l'adjoint à la culture) ce sont des "berceuses" pour endormir les maires et élus des autres communes. Hélas, cela marche ! Les délibérations relatives à un équipement culturel de plus dont le coût en investissement avoisinera les 6 millions d'€ et dont le coût de fonctionnement est pour l'heure dans le flou artistique le plus total, sont votées à l'unanimité moins ma voix. A l'évidence, c'est une unanimité de facade, tant les critiques en coulisses fusent et les interrogtions sur le bien fondé de ce choix. Passons.
Le nouvel épisode qui consiste désormais à rajouter un étage pour la seule association de danse subventionnée par la collectivité, les autres devant se débrouiller par elles-mêmes, est dans la lignée parfaite d'une politique inique, injuste et totalement contestable.
La vérité des chiffres.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes : 450.000 € (pour commencer ! ) pour la salle de danse dont on nous explique sans sourciller que compte tenu du nombre d'élèves de l'association qui va bénéficier de l'équipement, les autres pourront toujours faire une demande de mise à disposition mais...
90.000 € pour 6 mois, c'est le nouveau jackpot remporté par Figures Libres pour la prolongation de sa délégation de service public qui sur la période précédente 2010-2012 a coûté au contribuable Vendômois près de 500.000€
Les Vendômois doivent savoir que cettes association bénéficie de la gratuité du Minotaure et de la mise à disposition de matériel technique et de personnel intermittent pour l'organistion, quant il en en coûte -au bas mot - 5.000 € pour les autres acteurs de la culture à Vendôme pour "bénéficier" du théatre du Minotaure.
Oui ! nous constestons cette vision d'une culture par quelques uns pour quelques uns qui de plus aujourd'hui plombe toute marge de manoeuvre de la collectivité.
Le poids de la culture dans les dépenses de fonctionnement est de 25% (le développement économique représente 2% du budget de la communauté de communes du Pays de Vendôme alors que c'est sa mission première ) alors même que certains secteurs de l'action culturelle, musée, bibliothèques font figure de parents pauvres à Vendôme.
La politique culturelle de Catherine Lockhart est proprement scandaleuse. D'où la force de nos critiques et notre indignation devant tant de désinvolture et de mépris envers les "petites associations." Celles-ci font de la culture populaire, de la culture pour tous, se débrouillent avec les trombones et les bouts de ficelles et qui n'ont pas à rougir en termes de qualité et de succès face aux "privilégiés", "aux nantis" de la culture à Vendôme.
Cette situation devra changer. Elle est de plus intenable au regard des évolutions de l'intercommunalité. Imaginer que les maires de la ruralité vont avaler sans discuter des équipements culturels et une politique figée pour des années au service de quelques uns relève du dogmatisme et de l'absence de volonté de discuter. Je suis inquiet par les déclarations de Madame Lockhart à ce propos lors du débat. Elle entend clairement imposer les orientations actelles de la communautés du Pays de Vendôme aux autres, dans une logique d'absorption et non autour d'un projet de territoire renouvelé et partagé.
Avec mes collègues du groupe "donnons à Vendôme, un nouveau visage" je me battrai contre ces dérives autoritaires dans les mois prochains.